On apprend grâce au sport

Mens sana in corpore sano !

L’hygiène de vie dont on a déjà parlé : bien dormir, bien manger peut être complétée par un élément essentiel : l’activité physique. Pour avoir un esprit disponible pour bien apprendre, nous devons aussi prendre soin de notre corps . « Mens sana in corpore sano », « un esprit sain dans un corps sain » comme nous le dit bien le proverbe latin ! Outre le fait important qu’une activité physique est bénéfique pour notre santé, elle permet également d’être détendu, moins stressé, de prendre du plaisir et d’être dynamique. Et puis c’est toujours une richesse culturelle de découvrir des sports dont certains sont très liés à un pays ou une région. 

Baptiste à l’escrime qui apprend à anticiper, être précis, rapide …

Acquérir des habitudes bénéfiques

La pédagogue anglaise Charlotte Mason explique qu’un des éléments importants pour bien apprendre est de mettre en place de bonnes habitudes pour libérer l’esprit et aider à acquérir attention, minutie, concentration … Le sport aide tout particulièrement à acquérir ces habitudes bonnes pour le développement. Ces qualités développées grâce aux activités physiques sont également un atout dans tous les apprentissages intellectuels. Elle considère que l’enfant a besoin de six semaines pour qu’une nouvelle habitude soit ancrée et fasse partie de sa personnalité.

Une routine structurante

Ces acquisitions peuvent s’enraciner par le biais de routines et de rythme régulier : « La routine est reposante, elle épargne de nombreuses prises de décision superflues et libère l’esprit pour les décisions importantes. » On peut ainsi fixer un horaire dans la journée pour avoir une pratique sportive régulière. Charlotte Mason conseillait une heure de marche quotidienne.

Alterner travail mental et activités physiques

Elle écrit aussi que le cerveau a besoin d’alterner des phases d’exercice mental avec des phases de repos ou d’activité physique. Rudolf Steiner dit que pour intégrer un nouvel apprentissage, il faut dans un premier temps l’oublier, ce qui appuie cette idée d’alternance de travail intellectuel et de repos ou de sport. 

Lison au judo qui apprend à contrôler ses gestes, à respecter son adversaire, à être concentrée pour atteindre son objectif

Qualités développées grâce au sport :

  • Maitriser son corps : faire une roulade en gymnastique, sauter par-dessus un obstacle
  • Prendre des risques mesurés : oser aller dans un milieu qui ne nous est pas familier en mettant sa tête sous l’eau à la piscine ou en glissant sur des skis ou sur une luge
  • Aiguiser sa perception : observer l’arrivée de la balle pour taper dedans avec précision avec une raquette, bien viser au tir à l’arc 
  • Etre précis : lancer une balle dans un panier ; faire une passe avec un ballon 
  • Etre endurant, persévérant : refaire encore et encore le même geste pour se perfectionner ; être capable d’être efficace et concentré tout au long d’un match 
  • Se concentrer : être attentif aux différentes actions des joueurs lors d’un sport collectif, se concentrer avant la réalisation d’un geste précis comme un saut ou un lancer. 
  • Développer sa motivation : s’entrainer pour être prêt pour un spectacle de danse ; arriver à taper dans la balle avec une raquette pour pouvoir faire un match avec papa ou maman
  • Atteindre un objectif : arriver à taper dans une balle avec une batte de base ball ; faire quatre fois le tour du jardin en courant sans marcher 
  • Développer sa volonté : mettre tout en œuvre pour gagner un match ou pour essayer de battre son propre record de vitesse lors d’une course
  • Améliorer la confiance en soi : voir qu’en s’entraînant, on peut s’améliorer, réussir une figure en gymnastique que l’on n’arrivait pas à faire jusqu’à présent, marquer un but ou faire une passe décisive dans un match
  • Respecter des règles : Admettre que dans tout sport il y a des règles précises qui rendent possible le jeu, jouer soi-même le rôle d’arbitre
  • Se contrôler : rester calme si l’on n’est pas d’accord avec une décision d’arbitre ou si l’on ne réussit pas un geste aussi bien qu’on le souhaiterait 
  • Analyser une situation et prendre des décisions rapidement : lors d’un jeu collectif décider rapidement si l’on va faire une passe ou tirer, décider à l’escrime de toucher ou d’esquiver
  • Etre créatif : Adapter sa stratégie selon l’adversaire, trouver de nouvelles solutions si celles utilisées ne fonctionnent pas dans un jeu d’opposition par exemple ; imaginer une chorégraphie en danse.
  • Faire attention à l’autre : être attentif lors d’un jeu de lutte à ne pas faire mal à son adversaire, assurer un camarade en escalade ou gymnastique
  • Coopérer pour atteindre un but : faire des passes dans un jeu collectif pour pouvoir gagner, établir ensemble des stratégies communes

Firmin en natation qui apprend à dépasser ses peurs, à coordonner ses mouvements, à être plus endurant

Quelques idées d’activités physiques ludiques

  • Le jeu de lutte « les ours » : les enfants « ours » sont dans leur caverne (délimitée par un tapis). Les enfants chasseurs doivent faire sortir les ours de leur caverne en utilisant la technique de leur choix (sans faire mal bien sûr) : pousser, tirer, soulever, faire rouler, porter … Les ours eux font tout pour rester dans leur caverne : se déplacer, se baisser, se mettre en boule, esquiver, repousser …
  • Des jeux de lancer : lancer une balle dans un seau ; lancer une balle par-dessus un obstacle ; lancer un cerceau sur une chaise ; faire tomber des quilles ou boites de conserve avec une balle ; faire rebondir une balle dans un cerceau ; s’entraîner à lancer le plus loin possible différents objets : balle, cerceau, foulard, bâton … 
  • Se déplacer comme les animaux : courir très vite comme un guépard, marcher à petits pas comme une fourmi, sauter comme une grenouille, ramper comme un serpent, faire des grands pas d’éléphants …
  • Faire un grand parcours de motricité dans le jardin ou dans la maison en utilisant les objets à disposition pour sauter par-dessus des obstacles, courir vite, marcher sur une planche étroite, passer sur ou sous des chaises ou une table, faire une roulade sur un tapis, slalomer autour d’objets, lancer une balle dans un seau, marcher sur des pavés, sauter à cloche pied ou à pieds joints dans des cerceaux …
  • Jouer à sauti-sautons : tracer sur un trottoir ou une terrasse une succession de ronds à la craie. Tracer dans ou de chaque côté de chaque cercle deux flèches qui indiqueront dans quel sens placer ses pieds puis réaliser le parcours le plus vite possible !
  • Jouer à « vider la caisse » : un enfant essaie de vider sa caisse remplie de balles (une balle à la fois) mais les autres vont les chercher pour les remettre dans la caisse. On peut minuter la partie et regarder au bout de cinq minutes s’il y a plus de balles dans la caisse ou à l’extérieur.
  • Faire un « Jacques a dit » sportif ! Jacques a dit « sautez à pieds joints », Jacques a dit « cours très vite jusqu’à l’arbre », monte sur la chaise …
  • Fabriquer ensemble un jeu de l’oie où sur chaque case il y a un geste physique à faire (saute 10 fois à cloche pied, fais 10 talons/fesses, …). On peut également sur le même principe réaliser un dé. 
  • Profiter d’une promenade pour grimper à un arbre, marche sur un tronc, lancer des galets dans la rivière
  • Apprendre à faire de la corde à sauter, à jouer à l’élastique, à faire du hula hop 
  • Jouer au jeu du cheval : un enfant est debout, un cerceau autour de la taille. C’est le cheval. Un autre est debout derrière ; tenant le cerceau. C’est le cavalier. Ils devront ensemble faire un parcours (slalom par exemple) le plus vite possible, en arrivant à coopérer et à se coordonner. Ils peuvent également faire la course avec un autre groupe de cavalier/cheval
  • Faire des activités avec un ballon de baudruche. Faire rebondir le plus de fois possible un ballon de baudruche : seul, à plusieurs, avec les mains, avec une autre partie de son corps, avec un objet tel qu’une raquette … Deux enfants peuvent tenir ensemble un grand foulard et faire rebondir dessus un ballon de baudruche : le plus haut possible, le plus de fois possible, le faire rouler sur le foulard de l’un à l’autre …
  • Jouer au jeu du garçon de café : les enfants ont un plateau (ou une assiette) avec posé dessus un gobelet en plastique (rempli d’eau ou non), une balle ou tout autre objet. Ils font la course jusqu’à un plot qu’ils contournent pour revenir au point de départ. Si les enfants sont nombreux, on peut réaliser un relais. 
  • Réaliser un petit parcours à vélo adapté au niveau de l’enfant : faire un petit slalom délimité par quelques plots, rouler dans un chemin plus ou moins étroit matérialisé par des cordes ou barres, suivre un trajet en cercle ou en 8 dessiné à la craie, monter et descendre d’une plate-forme en roulant sur des petites planches, rouler dans l’herbe, sur des graviers, sur un chemin caillouteux … 
  • Jouer à sauter : le plus loin possible, le plus haut possible, faire un parcours en sautant par-dessus des objets disposés au sol, sauter dans des cerceaux à pieds joints, à cloche-pieds, jouer à saute moutons, à la marelle, sauter d’une chaise, d’un petit mur, réaliser un petit parcours sans poser le pied par terre, simplement en sautant d’un obstacle à un autre plus ou moins espacés, sauter sur un trampoline
Firmin en vélo qui apprend à se faire confiance, à persévérer malgré les difficultés, à améliorer son équilibre.

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