L’autre jour, Noé avait sorti sa boîte de cubes et autres blocs de construction en vrac, ses kaplas, des accessoires de son petit train en bois (le tunnel, la montagne …) et il a commencé à jouer. Il fait une montagne me dit-il. (La veille, il avait posé des cubes par dessus et tout autour du tunnel pour faire une montagne et que le train passe sous la montagne, mais je n’ai pas de photo.)
Et puis il me dit qu’il a fait un lac de retenue ! Alors je vous explique (en partant du bas de l’image) : en bleu, c’est la rivière. Puis l’espèce de fleur bleue, c’est le lac de retenue car en rouge, il y a un barrage .Puis de l’autre côté du barrage l’eau continue de couler, c’est un torrent, elle passe sous un petit pont jaune. Vous me suivez ?
J’ai été épatée qu’il utilise dans son jeu ce qu’on avait pu voir pendant notre semaine dans les Pyrénées. On avait visité une centrale hydroélectrique et on nous avait expliqué le système de barrages et de lac de retenue (et Baptiste avait du réexpliquer à mesure à Noé ). Et le lendemain, on s’était promené sur un barrage et autour du lac de retenue.
Et il a naturellement réinvesti ce qu’il avait pu observer dans ses jeux. Et après il a tout expliqué à Firmin (qui , je pense, n’a pas tout compris, mais qui sait !)
J’en retiens deux choses ! La première, c’est que pour apprendre de nouvelles choses, rien ne vaut l’expérience directe ! Il aurait eu une leçon sur les barrages avec un schéma où il fallait écrire « lac de retenue », pas sûre que ça l’aurait passionné et encore moins qu’il l’aurait retenu (encore moins à long terme). C’est par la vie qu’on apprend le mieux et par son intérêt personnel, mieux encore que par les documentaires, même s’ils peuvent être très bien faits. Alors, même sans faire des choses compliquées, proposons les expériences et les découvertes les plus variées à nos enfants, prenons le temps d’observer ensemble, de répondre aux questions, de titiller la curiosité de nos enfants en leur permettant de s’ouvrir sur l’extérieur et sur le monde ! Dans un second temps, on pourra farfouiller dans des livres pour approfondir un sujet qui peut le passionner.
Deuxième chose que je retiens, le jeu bien sûr ! Le jeu libre, où l’enfant construit des univers, où il fait marcher son imagination , mais où aussi il réinvestit ses découvertes, où il rejoue ses intérêts du moment ! Si on ne fait que lui proposer des jouets ou activités fermés (avec une consigne ou une règle précise), si on remplit son emploi du temps et qu’il n’a pas une minute pour rêver ou penser, comment pourra-t-il laisser cheminer des idées, s’ancrer des découvertes ?
Alors on sort, on découvre le monde, et on joue, ça vous va comme programme ?
Vous trouverez d’autres idées d’activités inspirées par les pédagogies alternatives dans mes livres écrits avec Madeleine Deny : le grand guide des pédagogies alternatives , lire et écrire apprendre avec les pédagogies alternatives, compter et calculer apprendre avec les pédagogies alternatives et mes tout premiers apprentissages avec les pédagogies alternatives !
Superbe article,comme je les aime . C’est exactement ca tes fils nous démontrent toute les qualités propres aux enfants, réinvestisment du matériel, passages des informations des plus grand au plus petits, mémoire de travail, et bien sur la magie de leur esprit absorbant qui a saisi l’occasion de se nourrir de l’expérience vécue
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Merci Christelle pour ce gentil message ! , j’aime beaucoup ton analyse 🙂
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