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Un outil pour mémoriser à long terme

Aujourd’hui, je voulais vous présenter un outil pour aider à la mémorisation à long terme. Alors oui, c’est sur écran, mais l’informatique est un outil performant et dans ce cas tout à fait approprié, je vais vous expliquer pourquoi.

Tout d’abord, je suis partie d’un constat avec Noé, et que tout le monde fait sans doute avec son enfant. Lorsqu’il a, notamment, une dizaine de mots à savoir orthographier d’une semaine sur l’autre, il ya arrive généralement bien (je vous avais expliqué il y a quelques temps notre méthode en couleurs pour y arriver !)

Mais si je lui dictais à nouveau ces mots un mois, trois mois après … il n’en restait bien souvent pas grand chose … En effet, pour mémoriser à long terme, nous avons besoin de consolider notre apprentissage pour que celui-ci s’ancre durablement par des répétitions successives, sous forme en quelque sorte de spirale : apprendre une première fois, puis revoir le lendemain, puis 4 jours après, puis disons 15 jours, etc … Notre mémoire a aussi besoin d’un feed back rapide : une réponse immédiate pour savoir si l’on a bien mémorisé.

On peut opérer de manière, disons, artisanale, ce qui fonctionne très bien : je marque une question sur un papier, la réponse de l’autre côté. Si j’ai juste , je mets les papiers d’un côté, je n’y reviendrai pas tout de suite, si j’ai faux, je fais un autre tas pour ensuite réviser.

J’ai trouvé cependant un logiciel que je trouve extrêmement bien fait pour cela, il se nomme Anki. Il est disponible en application (mais payant) pour téléphone ou sur ordi à télécharger (gratuit). J’ai pris les deux car c’est extrêmement pratique quand on a 5 minutes de réviser depuis son téléphone, mais ce n’est pas une obligation ! 

Alors, comment cela fonctionne-t-il ? Tout d’abord, bien sûr, nous l’avons utilisé pour les mots d’orthographe que Noé devait apprendre chaque semaine mais nous y avons rapidement inclus ses conjugaisons, des questions ou vocabulaire de sciences, d’Histoire, les tables de multiplication, même les notes pour le solfège. On peut réaliser des dossiers et sous dossiers, ainsi que mettre des mots clefs pour retrouver rapidement les fiches d’une leçon ( par exemple tablede5, présent …)

Puis l’on rentre ses questions et ses réponses. On peut écrire des mots, mettre des images ou enregistrer du son, ce qui est pratique notamment pour les dictées de mots !

( Sur la photo, un Noé en train de réfléchir et de se dire : mais si, je le sais, je le sais !!!)

Puis l’enfant peut choisir d’être interrogé sur un domaine particulier ou bien sur toutes ses fiches au hasard.

Il lit (ou écoute) sa question, répond à haute voix ou dans sa tête puis clique pour obtenir la réponse.

C’est alors à lui de s’auto évaluer : s’il ne savait pas du tout ou a donné une réponse fausse, il clique sur le bouton rouge à droite. si c’était ultra facile et évident, il clique tout à droite. S’il a su mais qu’il a du réfléchir un peu, sur le bouton vert, etc…

Et, c’est là où le logiciel est particulièrement intéressant. S’il a eu faux, la question lui sera reposée dans quelques minutes. Dans les autres cas, plus cela a été facile, plus cela lui sera proposé dans longtemps. En effet, si la question lui est reposée trop vite, il ne fera pas marcher sa mémoire à long terme. La première fois, la question lui sera proposée dans 4 jours. Si cette fois-ci il a faux, il recommence à zéro. Sinon, elle lui sera proposée dans plus longtemps ; si c’est toujours juste, dans encore plus longtemps. Et si c’est toujours évident pour lui 3 mois après, elle pourra lui être posée dans 1 an par exemple (je ne sais pas exactement !). Mais s’il a oublié, ce n’est pas grave, un autre cycle de révision recommencera.

Je trouve ça vraiment super efficace pour réviser mots, vocabulaire, tables de multiplication et toute notion à retenir. Noé a bien compris que s’il se trompait, ce n’était pas grave, il avait la possibilité de revoir la notion oubliée. Mais par contre, quelle satisfaction quand il voit qu’une fiche lui sera proposée dans plusieurs mois ou 1 an ! Cela veut dire que c’est bien acquis !

Le seul soucis je trouve, c’est que s’il ne fait pas sa petite révision régulièrement, les fiches s’accumulent et cela peut être décourageant. C’était un peu le cas pour Noé au début, mais maintenant c’est lui qui veut faire toutes ses révisions pour mettre le compteur à zéro ! Donc à faire régulièrement, mais plutôt des petites sessions très courtes, quelques minutes par jour par exemple. Il faut présenter ça comme un jeu, un challenge contre soi même, ce qui peut être très motivant ! Mais s’il n’accroche pas, tant pis ! Le but n’est pas de le dégouter ! Ça doit rester un jeu.

Ce logiciel peut fonctionner pour le primaire, mais bien sûr aussi pour des plus grands et même les adultes (je l’utilise pour moi même avec des questions par exemple sur les réalisateurs dont je ne me souviens jamais !!! Je progresse, je progresse !).

Concrètement, comment démarrer avec Anki.

Quand vous cliquez sur le logiciel, vous tombez sur cette page. Cliquez sur ajouter pour vous faire un compte.

Puis cliquez en bas sur créer un paquet. Vous le nommez selon un domain que vous souhaitez étudier. Ici, je l’ai nommé orthographe.

Cliquez ensuite sur le paquet qui vous intéresse (orthographe donc) et cliquez sur ajouter pour y entrer des fiches (donc des questions). Vous tombez sur une fiche comme celle-ci. Dans le cadre recto, vous entrez votre question.

Si vous voulez entrer du son (pour par exemple dicter un mot à orthographier), cliquez sur le petit micro.

Vous obtenez ceci. au recto, un son enregistré. au verso, la réponse à la question (le mot à bien orthographier était ici exemple). Vous pouvez ensuite ajouter autant de cartes que vous voulez en cliquant sur ajouter. Quand vous avez terminé, cliquez sur fermer.

Vous avez ensuite un écran vous indiquant le nombre de fiches présentes dans votre paquet orthographe (ici, une seule ^^). les inédites sont les nouvelles cartes que vous venez d’entrer, les repasser celles auxquelles vous avez répondu une réponse erronée, les à réviser celles sur lesquelles Anki ne vous a pas interrogé depuis un moment. Cliquez sur « étudier maintenant » pour que Anki vous pose les différentes questions !

Voilà le fonctionnement de base qui vous permettra de vous faire vos petites fiches !

Age au moment de l’activité : Noé, 8 ans

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Mots en couleur et chasse aux mots !

Et oui, c’est la rentrée, les devoirs d’école reprennent et Noé a sa liste de mots hebdomadaire à savoir écrire ! Alors, nous ressortons la botte secrète qui avait bien fonctionné l’année dernière et reprenons nos feutres !Ils ont en amont déjà bien travaillé sur ces mots à l’école mais nous y mettons notre touche colorée !

Première étape, Noé me dicte les mots en verbalisant les difficultés de chacun et en y associant la couleur que l’on a définie ensemble peu à peu l’année dernière. Ainsi il va me dire pour écrire des coquillages : des il y a un s vert parce que c’est le pluriel, co, c’est facile à écrire donc en noir, le qu, on le met en jaune, les deux l sur « ill » en rose parce que ce sont des lettres doubles, le g en orange parce que ce n’est pas j, le e muet en bleu et on retrouve le s du pluriel toujours en vert. Donc, déjà, le fait que l’enfant décortique lui-même le mot et ce qui lui parait difficile, qu’il le fait verbalement, ça lui permet d’analyser le mot et de faire marcher sa mémoire auditive. Puis les couleurs, toujours le même code, vont bien sûr aller titiller sa mémoire visuelle. On affiche la liste à un endroit devant lequel il passe souvent (chez nous en bas de l’escalier !) et il y jette un oeil de temps en temps pendant la semaine, je lui suggère s’il n’y pense pas.

Parfois, c’est lui même qui fait ce travail et qui écrit mais je reste là de toute façon pour qu’il verbalise bien à haute voix ce qu’il fait. Je pense que c’est difficile de savoir exactement si notre enfant est plus visuel, auditif ou kinesthésique (apprendre par le mouvement) comme nous l’explique Antoine de la Garanderie alors il vaut mieux mettre toutes les chances de son côté en utilisant à la fois ces différentes possibilités !

Puis je lui dicte les mots une première fois, il dit à haute voix les remarques que nous nous sommes faites précédemment et s’il fait une erreur, je lui indique immédiatement (pas à la fin de la dictée) , on corrige tout de suite pour ne pas se mettre une mauvaise orthographe dans la tête … Et on prendra ensuite cinq minutes de temps en temps dans la semaine pour réécrire les mots car notre mémoire fonctionne beaucoup par la répétition, et si on la remobilise pour la même chose, cela s’ancre plus durablement (en principe !) . Nous profitons également des trajets en voiture (oui, à la campagne, pour aller aux activités, c’est tout de suite un peu loin !) pour essayer de se remémorer la liste de mots et Noé essaie de les épeler (mémoire auditive encore).  L’enfant peut aussi s’amuser à inventer une histoire rigolote avec ces mots (tous ou quelques uns) en étant bien sûr tout particulièrement attentifs à leur orthographe.

Je voulais en profiter pour vous parler de la chasse aux mots dans la pédagogie Freinet ! En effet, pour Noé, ce sont des listes de mots fixées à l’avance qu’il a à apprendre mais Freinet fonctionnait un peu différemment. Au fil des projets, des exposés des enfants, des intérêts du moment, certains thèmes  émergeaient. Ainsi, si plusieurs enfants ont parlé de leurs animaux, si l’un a fait un exposé sur son chat, le maître peut proposer de réaliser une chasse aux mots sur les animaux par exemple: tous les enfants vont reprendre des textes écrits ou lus en classe, ils vont farfouiller dans les livres de la bibliothèque, dans une lettre d’un correspondant … et vont essayer de trouver le plus de noms d’animaux possible. Une véritable chasse au trésor très ludique et enthousiasmante ! Pourront ensuite s’en suivre plusieurs possibilités de travaux ou d’analyses : on pourra classer les mots de façon scientifique (les oiseaux, les mammifères, les insectes …) et travailler sur ce domaine, ou faire des listes des animaux que l’on préfère, ou les classer selon leur lieu de vie … Mais on pourra aussi réfléchir sur leur orthographe et les classer selon certaines caractéristiques (oh abeille, papillon, grenouille, il y a deux  l, on entend « ill » mais dans sauterelle il y a deux l aussi, on n’entend pas le même son, pourquoi …) et de ces discussions et observations pourront naître des « règles » crées ensemble qui trouveront place dans le classeur avec d’autres règles observées précédemment. Ces règles pourront être complétées ultérieurement à l’issue d’autres observations.

Mais ces chasses aux mots ne sont pas uniquement thématiques. Si on garde l’idée du « deux l », les enfants pourront partir à la chasse aux mots qui ont deux l pour avoir de longues listes ce qui permettra de mieux en tirer des lois générales. Cela pourra aussi être une chasse aux mots de la même famille qu’un mot générique. Si on travaille la terre (argile par exemple), on pourra à un moment donné partir à la chasse aux mots de la même famille que terre : enterrer, terrestre, terreux, souterrain … Terrible aussi ? Un petit coup d’oeil du coup côté de l’étymologie ! Est ce qu’on retrouve l’idée de la terre ? Cela peut aussi être une chasse aux synonymes si les enfants, en analysant le texte d’un camarade pendant le « toilettage de textes » comme on fait chez Freinet, ont remarqué que le mot « dit » revenait tout le temps. Et les enfants souligneront peut-être que c’est aussi une difficulté pour eux ! Alors chasse aux mots dans les texte : s’exclame, déclare, répond, chuchote … Et là aussi tout un travail de tri, de classement selon le sens de ces mots peut être effectué.

Chez Freinet, on aime lier coopération, recherche, centres d’intérêt, plaisir, créativité , bref , des enfants actifs et vivants !

(Age au moment de l’activité : Noé, 7 ans et demi)

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