On apprend pour répondre à un besoin

Besoin de comprendre, besoin de partager, besoin d’échanger

Des besoins fondamentaux

Depuis la nuit des temps, l’être humain s’est développé en cherchant à assouvir quatre besoins vitaux dans sa lutte pour la vie : s’alimenter pour lutter contre la faim, se garantir contre les intempéries pour lutter contre le froid, se défendre pour lutter contre la peur et agir, travailler, se regrouper pour satisfaire son désir d’activité. Ces besoins fondamentaux définis par le pédagogue Ovide Decroly sont à la source de la mise en action de l’homme, de sa volonté d’apprendre et de découvrir de nouvelles connaissances qui vont lui permettre de les assouvir.

D’autres besoins tout aussi importants

Mais ces besoins vont au-delà de ces besoins primaires. Nous avons également besoin d’amour, d’acceptation, de confiance, de respect, de réussite, de nous libérer de la peur de nous tromper, de jeu, de culture, de sens, de comprendre, de créer du lien, partager en groupe. Le psychologue américain Maslow établit une pyramide en distinguant différents types de besoins. A la base de cette pyramide, les besoins physiologiques dont nous avons déjà parlé et qu’on retrouve chez Decroly (se nourrir, dormir, se protéger des intempéries …). On trouve ensuite le besoin de sécurité (se protéger des dangers), le besoin d’appartenance (besoin d’appartenir à un groupe : famille, amis, association), le besoin d’estime (confiance, respect, reconnaissance …) et enfin le besoin de s’épanouir (créativité, résoudre des problèmes…)

Combler un besoin est un moteur d’apprentissage

Chacun d’entre nous, adulte comme enfant, a en lui ce moteur de l’apprentissage qu’est la volonté de combler un besoin. … C’est tout naturellement que l’enfant ressent ce besoin de grandir, d’apprendre, de connaître. 

Firmin essayant de comprendre ce qu’est un coude et comment son bras se plie.

 « Les enseignements de l’école s’inscrivent d’une façon définitive dans notre comportement dans la mesure où ils sont liés à notre vie profonde, où ils répondent à nos besoins impérieux – y compris nos besoins de culture. » Freinet

Besoin d’outils pour atteindre son objectif

Freinet expliquait que lorsque nous souhaitons atteindre un but, nous avons besoin d’outils pour y arriver et c’est alors que ce besoin va naturellement conduire à apprendre de nouvelles notions, de nouvelles techniques pour atteindre ce but. L’objectif de l’enseignant est alors de guider les enfants pour qu’ils ressentent ce besoin d’apprendre dans leurs projets.

Un besoin intérieur intense d’acquérir des connaissances

Maria Montessori démontrait que le jeune enfant était doté d’un esprit absorbant qui lui permettait d’apprendre instinctivement à parler, à marcher … si cela correspondait à une « période sensible » de son développement. Ainsi lorsqu’il est en période sensible de la lecture, il va ressentir le besoin intérieur, l’envie, le désir intense d’acquérir cette nouvelle connaissance et posera des questions sur les lettres, jouera avec le son des mots, essaiera de déchiffrer les mots autour de lui … Il aura alors besoin d’un milieu stimulant.

Avoir envie de savoir lire pour pouvoir déchiffrer les mots autour de soi.

Besoin de temps pour rêver

Le jeune enfant a aussi besoin de temps, de moments sans activités prédéfinies, d’espaces vides pour rêver, pour développer son imaginaire, de jeux libres.

Besoin de chercher des réponses

Un autre besoin impérieux que l’on voit chez tout humain et particulièrement chez l’enfant, c’est ce besoin de chercher des réponses à des questions profondes et universelles. Qui n’a pas entendu un petit enfant demander : c’est quoi la mort ? Est-ce que l’univers est vraiment infini ? Ca veut dire quoi ? … 

Prendre conscience de ses besoins

Mais parfois l’enfant ignore ses propres besoins car il a pris l’habitude de se fondre dans la demande de l’adulte. Il peut également avoir honte d’énoncer ses besoins, préférant les taire. 

Comment aider l’enfant à répondre à ses besoins, à en développer la conscience et à les nommer ?

Prendre en autonomie un plateau avec une activité qui répond à ses questionnements du moment.
  • Préparer un environnement où l’enfant peut trouver de quoi assouvir un besoin, comme dans la pédagogie Montessori. Prévoir pour cela des étagères à hauteur d’enfant où il pourra trouver, disposées dans de petits plateaux, diverses activités. Il pourra alors, une fois que l’adulte lui aura présenté et expliqué l’activité, aller chercher tout seul son plateau pour faire et refaire autant de fois qu’il le souhaite cette activité. Ce type de présentation lui permet de choisir l’activité qui correspond au besoin du moment. 
  • Freinet disait souvent : « On ne peut pas faire boire un cheval qui n’a pas soif. » Il faut que l’enfant ressente ce besoin de boire. La tâche de l’adulte va donc être de donner soif à l’enfant, de faire jaillir des sources qui vont lui donner envie de boire. Cela peut être le désir d’apprendre pour répondre à un besoin pratique. Ainsi, de la volonté de correspondre avec un copain va naître le besoin de savoir écrire ; du désir de fabriquer un objet va naître le besoin de savoir utiliser un outil de mesure ; du désir de savoir ce qui est écrit dans ce livre sur son sujet favori, le besoin de savoir lire. 
  • Instaurer des petits moments philo en famille ou avec un groupe d’enfants, mêmes très jeunes. On peut allumer une bougie et proposer une question à débattre. Ce peut être un sujet qui avait l’air d’interroger l’enfant les jours précédents ou tout autre sujet sous forme de questions : penser c’est quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire être heureux ? Est-ce que je suis grand maintenant ? c’est quoi un ami, est-ce qu’on est tous pareils, est-ce qu’on a le droit de tout faire, c’est quoi la mort, etc …Quelques consignes : on parle chacun à son tour avec un bâton de parole, on écoute sans juger et on respecte l’opinion de l’autre, on ne répète pas ce qui a déjà été dit, on prépare dans sa tête ce qu’on veut dire…A tout âge, l’enfant a le besoin et la capacité de construire une pensée et de l’exprimer, si on lui en laisse l’occasion. L’important, c’est que la parole de chacun ait autant d’importance, que l’on ait 4 ans ou que l’on soit adulte !
  • Construire une roue des besoins pour aider l’enfant à identifier et verbaliser le besoin du moment. Fabriquer une roue en carton avec des quartiers colorés, une flèche tenue par une attache parisienne indiquant une case où pourra être écrit : besoin de calme, d’être seul et de m’isoler, de jouer, de parler, besoin que l’on m’aide, que l’adulte me réexplique, qu’un autre me montre comment il a fait, besoin d’une stratégie, besoin de me reposer, de bouger …
  • Laisser l’enfant s’épanouir pleinement dans une passion et tout naturellement les besoins d’apprendre apparaîtront, les apprentissages se faisant alors avec facilité, dans un désir intense de découvrir. La volonté par exemple de correspondre avec un autre enfant va entrainer un besoin : celui de savoir écrire, et cette volonté de savoir écrire pour répondre à un besoin sera un moteur puissant. Alexander Neill disait : « Les créateurs apprennent ce qu’ils veulent apprendre afin d’avoir les outils que leur originalité et leur génie exigent. » Un enfant se passionnant pour le foot va bien sûr développer des compétences et techniques physiques mais il va également s’intéresser aux matchs de la coupe du monde et apprendre facilement les noms des différents pays, il va suivre les scores et points de son équipe favorite … L’adulte peut alors l’accompagner dans sa passion en lui faisant situer sur une carte les pays concernés, dessiner les drapeaux, lire des textes d’un magazine de foot …
Chercher sur une carte car on a besoin de savoir où se trouve le pays dont on a parlé.

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Avoir envie de savoir écrire pour répondre au besoin d’envoyer une lettre.

On apprend bien si l’on n’est pas stressé

Le stress a un effet néfaste sur l’apprentissage

Les recherches en neurosciences ont bien démontré les effets délétères du stress sur l’apprentissage. Pour bien comprendre ces mécanismes, il faut savoir qu’il est impossible de séparer les neurones qui ont une fonction cognitive de ceux ayant pour fonction d’engendrer des émotions. Apprentissage et émotions sont donc indissociablement liés. La situation d’apprentissage génère déjà en elle-même une situation de stress. En effet, comme l’a démontré le psychologue Piaget, pour apprendre quelque chose de nouveau, nous devons remettre en question nos connaissances précédentes, nous adapter, accommoder notre façon de penser ce qui entraîne une période de vulnérabilité avant que l’apprentissage ne soit stabilisé. Il est donc très important de ne pas rajouter du stress au stress. En effet, les hormones du stress envahissent notre cerveau et altèrent l’hippocampe qui est le lieu de la mémoire et des apprentissages. Le stress entraîne donc des effets néfastes sur l’attention, la concentration, et la mémorisation.

Un environnement sécurisant, valorisant

Au contraire, l’enfant (et l’adulte aussi !) a besoin pour apprendre d’être dans un environnement bienveillant et chaleureux, où l’adulte lui prodigue des marques d’attention, l’encourage, le valorise. Il doit bannir toute pression pour que l’enfant n’ait pas peur de se tromper, de rater, d’avoir une mauvaise note, de se faire gronder. On retrouve dans les pédagogies alternatives l’importance de la sécurité affective dans les apprentissages.

Privilégier l’équilibre personnel

Freinet par exemple dénonçait l’accumulation de connaissances au détriment de l’équilibre personnel et de l’harmonie sociale et insistait sur le fait que pour apprendre l’enfant devait se sentir en sécurité. Holt expliquait aussi que les conditions favorables pour apprendre était que l’enfant dispose de temps et de liberté, qu’il éprouve du plaisir et n’ait pas de pression. Il a besoin d’espace pour rêver et développer son imaginaire.

Pour se détendre et évacuer le stress

Faire un câlin à son chat pour se détendre
  • Réaliser des activités de respiration, relaxation ou méditation (voir encadrés suivants)
  • Colorier un mandala 
  • S’installer confortablement avec un bon livre
  • Prendre un bain
  • Sa faire dans sa chambre un petit coin sécurisant cocooning, une petite cabane ou tente avec des couvertures, des coussins
  • Câliner son chat, son chien, aller au contact des animaux
  • Ecouter une musique douce
  • Chanter ! Danser !
  • Rire ! Séance de grimaces, mimes, cache-cache … 
  • Aller dans la nature se promener, écouter le bruit du vent, le chant des oiseaux. Et pourquoi pas au printemps s’installer dehors pour travailler.
  • Aller faire du sport, courir, jouer dehors.
  • Faire une activité artistique, peindre en laissant aller son pinceau
  • Se faire de petits auto-massages des différentes parties du visage, du cou …
  • Le soir, dire chacun son moment préféré de la journée, ce qui nous a le plus intéressé, ce qu’on a appris de nouveau pour se focaliser sur les événements positifs.
  • Prendre un temps pour se féliciter mutuellement pour les efforts, l’entraide ou l’attitude positive de chacun à un moment ou à un autre.
  • Si l’on ressent trop de pression à cause d’un devoir à rendre, d’une surcharge de travail, d’un examen à préparer, prendre un temps pour poser à l’écrit toutes les idées  qui nous viennent en vrac, toutes les choses qui sont à faire. Le fait que ce soit écrit libère déjà un peu de pression, de surcharge cognitive. Il sera temps plus tard de revenir sur ces listes, de reformuler, réorganiser. 
Travailler dans la nature permet de se détendre

Jeux de respiration

  • Lorsque l’on est stressé ou en colère, prendre l’habitude de prendre de grandes respirations pour se calmer
  • Pour apprendre à faire entrer l’air par le nez et sortir par la bouche, faire un mime : je sens l’odeur de la fleur, je souffle sur une bougie pour l’éteindre, je sens la fleur, je souffle la bougie …
  • Pour apprendre à souffler lentement et longtemps : 
    • Souffler dans une flûte ou un siffletSouffler sur une plume pour la faire volerSouffler sur une balle de ping-pong pour la faire rouler et suivre un petit parcoursSouffler dans l’eau avec une paille pour faire des bulles
    • Fabriquer un petit moulin à vent et souffler pour le faire tourner
  • Pour prendre conscience de sa respiration : s’allonger sur le dos et poser ses mains sur son ventre, sur sa poitrine. Observer en respirant profondément sa main monter et descendre.
  • Se déplacer en fonction du rythme de sa respiration. 
  • S’imaginer être un poisson en s’allongeant sur le ventre, les bras le long du corps, jambe jointes. Lever une jambe en inspirant, la reposer en expirant. Faire la même chose avec l’autre jambe puis recommencer.
  • Dessiner en respirant profondément. Quand j’inspire, la courbe que je fais avec mon crayon monte, quand j’expire, elle redescend. On peut, comme le dessin de formes dans la pédagogie Steiner, dessiner lentement des formes comme par exemple un très grand huit allongé (symbole de l’infini) en repassant sans arrêt sur le même trait et en calquant sa respiration sur le mouvement de son bras
Repasser plusieurs fois sur une forme en alliant mouvement et respiration.

Jeux de relaxation ou méditation

  • Contracter très fort les muscles de son visage, puis relâcher, puis faire de même avec une main, une jambe, les différentes parties de son corps en relâchant à chaque fois, et enfin contracter ensemble tous les muscles qu’on peut avant de tout relâcher. On peut s’imaginer être un bonhomme de bois quand on contracte nos muscles et une poupée de chiffon quand on relâche les différentes parties du corps. 
  • S’asseoir en tailleur, les bras formant un triangle au-dessus de la tête. Fermer les yeux en imaginant, visualisant qu’on est une montagne, très solide, immobile
  • Debout, les bras en l’air, imaginer qu’on est un arbre, les pieds sont comme des racines, ancrés dans le sol et un léger vent faisant doucement bouger les bras et les mains qui sont les branches et les feuilles de l’arbre
  • S’asseoir en tailleur puis en fermant les yeux tracer avec son doigt un cercle autour de soi : imaginer une bulle qui nous enveloppe complètement, qui protège, dans laquelle on est tranquille, serein.
  • Dire à l’enfant de s’allonger et fermer les yeux et l’adulte l’aide à se détendre en écoutant une musique douce et en l’effleurant doucement avec un foulard ou en lui faisant des petites pressions sur son visage, ses bras, ses pieds … 
  • Prendre des postures yoga d’animaux comme par exemple la posture de l’abeille. Pomme d’api a fait de jolies fiches sur ce thème, en voici quelques-unes en cliquant ici
Pomme d’Api

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Etre dans la nature pour diminuer le stress

On apprend au contact de la nature

Bien dormir, s’alimenter de façon équilibrée, faire des activités physiques … Un autre aspect important pour l’équilibre est bien sûr d’être en lien avec la nature.

Vivre dans la nature, expérimenter, jouer dans la forêt, rêver, inventer des histoires avec un morceau de bois

Passer du temps dans la nature

« Votre premier devoir est de vous assurer qu’il passe le plus clair de ses six premières années dehors ! Sans aucune pression, simplement que chaque parcelle de son être s’imprègne de l’air pur et des merveilles de la nature. » Charlotte Mason

Tous les pédagogues de la pédagogie nouvelle s’accordent sur l’importance d’être au plus près de la nature qui est le lieu par excellence des apprentissages.

Marcher, faire de la randonnée, courir, sauter, grimper en pleine nature

Se dépenser dehors

Les enfants ont besoin de courir, de crier, de jouer, de se dépenser dehors, ce qui diminue le stress et leur permet d’être en bonne santé. Pour Charlotte Mason, Maria Montessori, Friedrich Froebel, Célestin Freinet et bien d’autres, il est primordial de passer plusieurs heures à jouer dehors, librement. Ella Flatau, inspirée par Froebel, avait créé des « walking kindergarten », des jardins d’enfant itinérants avec une « pédagogie du dehors » où les enfants passent la journée en forêt, dans la nature. 

Marcher dans la rivière, être proche de la nature, vivre des expériences sensorielles

Etre en phase avec la nature

Ce lien proche avec la nature leur permet d’être en phase avec elle, de ressentir la succession des saisons, de ne pas être coupé du réel, de faire toutes sortes d’expériences sensorielles, de ralentir son rythme, d’apprendre à observer, de s’émerveiller des petites choses, de mieux connaître les plantes, les animaux, les pierres … Ils apprennent ainsi de façon directe en lien avec la réalité, en expérimentant, en ayant des relations vivantes avec la terre, l’eau, le monde et non de façon artificielle lors de leçons abstraites. 

Jouer dehors, patouiller dans la terre, faire une dînette de boue, fabriquer un gâteau de terre et le décorer de brins d’herbe, de fleurs et de cailloux.

Une nature dans laquelle on vit pleinement

  • Avec une tenue adaptée et de bonnes bottes, marcher ou sauter dans les flaques ou dans la boue, se salir, dessiner dans la boue avec un bâton
  • Faire une promenade montessorienne avec son tout petit : le laisser aller librement en veillant juste à sa sécurité et en intervenant le moins possible. Le suivre à son rythme, le laisser s’arrêter pour regarder une fourmi ou ramasser un marron, écouter un chant d’oiseau, repartir puis grimper sur un petit rocher ou un morceau de bois, etc …
  • Jouer librement avec des feuilles mortes, des glands, des marrons, des branches …  Faire un tas de feuilles et sauter dedans, lancer des cailloux dans la rivière, donner des coups de pied dans les marrons, casser des bouts de bois en petits morceaux …
  • Jouer à la dînette dans le jardin avec des assiettes et ustensiles de récupération pour faire des gâteaux ou des soupes avec de la boue, des fleurs, des bâtons, des feuilles, de l’herbe, des cailloux …  
  • Découvrir la pratique amérindienne du « sit spot » : l’enfant choisit un petit coin de nature qui lui plaît et dans lequel il se sent bien : dans la forêt, le jardin ou le parc de sa ville. Puis, très régulièrement, il s’y rend seul pour s’y asseoir, tranquillement, en silence pendant une dizaine de minutes en observant ce qui l’entoure.
Faire des câlins aux arbres !

Une nature à observer

  • Prendre un panier ou un petit sac-à-dos pour mettre tous les trésors que l’on aura récoltés : une jolie pierre, un gland, une feuille de fougère, une bogue …
  • Observer dans la nature  le déroulement des saisons, les changements dans la nature puis réaliser à la maison une table des saisons en s’inspirant de la pédagogie Waldorf-Steiner : déposer sur une petite table réservée à cet effet les petits trésors de la nature que l’on a récoltés et qui diffèrent selon les saisons. On peut rajouter une photo, un dessin, une reproduction d’œuvre d’art, un objet, un livre correspondant à la saison en cours. 
  • Essayer d’être le plus silencieux possible dans la forêt en essayant de voir ou d’entendre les animaux
  • Développer ses sens : en fermant les yeux, essayer de percevoir l’odeur des fleurs, de la pluie, de la terre, des sapins, du thym … 
  • Se promener en enregistrant les bruits de la nature : le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les feuilles ou de l’eau de la rivière, les croassements des grenouilles, le bourdonnement des abeilles … 
  • Partir en mission d’exploration avec un objectif : observer ce qui se trouve derrière cette haie ou dans la mare puis revenir vers ceux qui sont restés sur le chemin pour leur faire un rapport le plus détaillé possible sur les insectes ou les fleurs que l’on a pu observer.
  • Partir, comme Freinet, en « classe promenade » : sortir dans la nature en prenant le temps de s’arrêter et de discuter sur ce que l’on peut observer. On peut partir avec un objectif précis : observer la moisson du champ, trouver des fougères … ou au contraire se laisser guider par les découvertes et exploiter cela ensuite par des dessins, des textes, des recherches plus approfondies …
  • Partir en promenade en ayant comme objectif de photographier le plus d’espèces de fleurs différentes. On peut de même organiser une chasse photographique aux champignons, insectes, feuilles d’arbre … Ou bien partir avec un carnet et un crayon pour noter tous les insectes rencontrés. 
  • Utiliser, pendant ou après la promenade, un guide pour pouvoir identifier les différentes espèces trouvées. Il existe aussi différentes applications bien utiles, ou des groupes de passionnés sur les réseaux sociaux prêts à nous venir en aide pour identifier les fleurs, les arbres, les insectes, les traces d’animaux, les minéraux, les chants des oiseaux … 
  • Prendre quelques minutes au cours d’un après-midi de jeux libres et promenade dans la nature pour, comme le fait Charlotte Mason, faire une « leçon d’observation » : prendre le temps d’observer attentivement les détails d’un insecte ou d’une fleur, compter les pattes ou les pétales, décrire les différentes parties, apprendre de nouveaux mots de vocabulaire …
  • Avoir un carnet de croquis ou un cahier de découverte pour dessiner ou coller des photos de ce que l’on a découvert lors des promenades. On peut aussi réaliser un herbier en indiquant la date et le lieu de la découverte et comparer d’une année sur l’autre la date de la première cerise ou de l’apparition des perce-neige.
  • Choisir un arbre du parc ou du jardin et le dessiner ou le photographier à différents moments de l’année pour voir son évolution selon les saisons. 
  • Faire des cartes d’identité de différents arbres en photographiant l’allure générale, l’écorce, la feuille, la fleur et le fruit. 
  • Apprendre à se repérer dans le temps en observant le soleil, apprendre à connaitre les différents types de nuages … 
  • Cartographier une partie de l’endroit où l’on aime se promener
Observer la nature, lister touts les insectes rencontrés dans le jardin

Une nature sur laquelle on agit

  • Se promener en milieu naturel apporte plus au niveau motricité que tous les parcours que l’on peut concevoir pour l’enfant ! L’enfant a des obstacles naturels à surmonter et il va marcher sur un sol caillouteux, grimper sur un rocher, marcher en équilibre sur un tronc,  grimper aux arbres, marcher dans la rivière… Explorer, prendre des risques mesurés, se déplacer sur des supports instables, grimper, sauter, se tenir en équilibre, glisser…
  • Réaliser de petites créations en land art : faire un mandala avec des fleurs ou des feuilles, disposer des cailloux ou des bâtonnets du plus petit au plus grand, représenter un bonhomme, un arbre ou maison avec les éléments naturels autour de soi …
  • Classer dans des pots divers petits trésors de la nature ramassés en promenade (marrons, petits cailloux, glands, graines, bâtonnets, feuilles séchées …) puis les utiliser librement en les plaçant sur une feuille blanche ou de couleur en faisant de jolies compositions.
  • Jouer avec les couleurs de la nature : faire des dégradés de couleur avec des feuilles d’automne, placer sur une « roue des couleurs » des fleurs ou feuilles aux couleurs correspondantes, classer ses petits cailloux en fonction de la couleur puis les disposer en faisant des algorithmes (un noir, deux blancs, un noir, etc)
  • Fabriquer des « jouets » naturels : un petit bateau en coquille de noix, des animaux en marrons et cure-dents ou des allumettes, un arc avec une branche flexible, un bracelet ou une couronne de pâquerettes … 
  • Planter une graine, un gland par exemple, trouvé dans la nature puis observer, prendre des notes, dessiner l’évolution de la plante.
  • Faire du jardinage, comme le préconisaient les pédagogues Freinet, Froebel, Montessori.  Cela joint observation de la nature, activités physiques (creuser, bêcher, désherber, récolter…), entraide … 
  • Fabriquer une cabane permet selon Freinet de développer l’intelligence dans l’action par des pratiques concrètes. Choisir le bon endroit, mesurer, couper, attacher, trouver des solutions à ses problèmes
  • Prendre l’habitude quand on part en promenade de prendre un sac pour les déchets que l’on pourrait trouver. Une chasse aux trésors un peu particulière pour nettoyer la nature et lui rendre sa beauté !
  • Apprendre à respecter la nature : il vaut mieux photographier les fleurs plutôt que de les cueillir (à part dans son jardin si l’on veut), et c’est strictement interdit dans les parcs naturels.
Faire une promenade en aiguisant son regard sur un élément en particulier : chercher le plus de fleurs différentes possible, les photographier puis plus tard chercher leurs noms.

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Jouer ! Lancer une pierre dans une mare et observer les ronds dans l’eau, remarquer qu’il y a un double plouf !

Pour d’autres activités en lien avec la nature, cliquez là.

Faire un peu de land art dans le jardin, poser délicatement dans une flaque d’eau une feuilles, trois pâquerettes et trois pétales de coquelicot… Se dire que c’est joli !

On apprend grâce au sport

Mens sana in corpore sano !

L’hygiène de vie dont on a déjà parlé : bien dormir, bien manger peut être complétée par un élément essentiel : l’activité physique. Pour avoir un esprit disponible pour bien apprendre, nous devons aussi prendre soin de notre corps . « Mens sana in corpore sano », « un esprit sain dans un corps sain » comme nous le dit bien le proverbe latin ! Outre le fait important qu’une activité physique est bénéfique pour notre santé, elle permet également d’être détendu, moins stressé, de prendre du plaisir et d’être dynamique. Et puis c’est toujours une richesse culturelle de découvrir des sports dont certains sont très liés à un pays ou une région. 

Baptiste à l’escrime qui apprend à anticiper, être précis, rapide …

Acquérir des habitudes bénéfiques

La pédagogue anglaise Charlotte Mason explique qu’un des éléments importants pour bien apprendre est de mettre en place de bonnes habitudes pour libérer l’esprit et aider à acquérir attention, minutie, concentration … Le sport aide tout particulièrement à acquérir ces habitudes bonnes pour le développement. Ces qualités développées grâce aux activités physiques sont également un atout dans tous les apprentissages intellectuels. Elle considère que l’enfant a besoin de six semaines pour qu’une nouvelle habitude soit ancrée et fasse partie de sa personnalité.

Une routine structurante

Ces acquisitions peuvent s’enraciner par le biais de routines et de rythme régulier : « La routine est reposante, elle épargne de nombreuses prises de décision superflues et libère l’esprit pour les décisions importantes. » On peut ainsi fixer un horaire dans la journée pour avoir une pratique sportive régulière. Charlotte Mason conseillait une heure de marche quotidienne.

Alterner travail mental et activités physiques

Elle écrit aussi que le cerveau a besoin d’alterner des phases d’exercice mental avec des phases de repos ou d’activité physique. Rudolf Steiner dit que pour intégrer un nouvel apprentissage, il faut dans un premier temps l’oublier, ce qui appuie cette idée d’alternance de travail intellectuel et de repos ou de sport. 

Lison au judo qui apprend à contrôler ses gestes, à respecter son adversaire, à être concentrée pour atteindre son objectif

Qualités développées grâce au sport :

  • Maitriser son corps : faire une roulade en gymnastique, sauter par-dessus un obstacle
  • Prendre des risques mesurés : oser aller dans un milieu qui ne nous est pas familier en mettant sa tête sous l’eau à la piscine ou en glissant sur des skis ou sur une luge
  • Aiguiser sa perception : observer l’arrivée de la balle pour taper dedans avec précision avec une raquette, bien viser au tir à l’arc 
  • Etre précis : lancer une balle dans un panier ; faire une passe avec un ballon 
  • Etre endurant, persévérant : refaire encore et encore le même geste pour se perfectionner ; être capable d’être efficace et concentré tout au long d’un match 
  • Se concentrer : être attentif aux différentes actions des joueurs lors d’un sport collectif, se concentrer avant la réalisation d’un geste précis comme un saut ou un lancer. 
  • Développer sa motivation : s’entrainer pour être prêt pour un spectacle de danse ; arriver à taper dans la balle avec une raquette pour pouvoir faire un match avec papa ou maman
  • Atteindre un objectif : arriver à taper dans une balle avec une batte de base ball ; faire quatre fois le tour du jardin en courant sans marcher 
  • Développer sa volonté : mettre tout en œuvre pour gagner un match ou pour essayer de battre son propre record de vitesse lors d’une course
  • Améliorer la confiance en soi : voir qu’en s’entraînant, on peut s’améliorer, réussir une figure en gymnastique que l’on n’arrivait pas à faire jusqu’à présent, marquer un but ou faire une passe décisive dans un match
  • Respecter des règles : Admettre que dans tout sport il y a des règles précises qui rendent possible le jeu, jouer soi-même le rôle d’arbitre
  • Se contrôler : rester calme si l’on n’est pas d’accord avec une décision d’arbitre ou si l’on ne réussit pas un geste aussi bien qu’on le souhaiterait 
  • Analyser une situation et prendre des décisions rapidement : lors d’un jeu collectif décider rapidement si l’on va faire une passe ou tirer, décider à l’escrime de toucher ou d’esquiver
  • Etre créatif : Adapter sa stratégie selon l’adversaire, trouver de nouvelles solutions si celles utilisées ne fonctionnent pas dans un jeu d’opposition par exemple ; imaginer une chorégraphie en danse.
  • Faire attention à l’autre : être attentif lors d’un jeu de lutte à ne pas faire mal à son adversaire, assurer un camarade en escalade ou gymnastique
  • Coopérer pour atteindre un but : faire des passes dans un jeu collectif pour pouvoir gagner, établir ensemble des stratégies communes

Firmin en natation qui apprend à dépasser ses peurs, à coordonner ses mouvements, à être plus endurant

Quelques idées d’activités physiques ludiques

  • Le jeu de lutte « les ours » : les enfants « ours » sont dans leur caverne (délimitée par un tapis). Les enfants chasseurs doivent faire sortir les ours de leur caverne en utilisant la technique de leur choix (sans faire mal bien sûr) : pousser, tirer, soulever, faire rouler, porter … Les ours eux font tout pour rester dans leur caverne : se déplacer, se baisser, se mettre en boule, esquiver, repousser …
  • Des jeux de lancer : lancer une balle dans un seau ; lancer une balle par-dessus un obstacle ; lancer un cerceau sur une chaise ; faire tomber des quilles ou boites de conserve avec une balle ; faire rebondir une balle dans un cerceau ; s’entraîner à lancer le plus loin possible différents objets : balle, cerceau, foulard, bâton … 
  • Se déplacer comme les animaux : courir très vite comme un guépard, marcher à petits pas comme une fourmi, sauter comme une grenouille, ramper comme un serpent, faire des grands pas d’éléphants …
  • Faire un grand parcours de motricité dans le jardin ou dans la maison en utilisant les objets à disposition pour sauter par-dessus des obstacles, courir vite, marcher sur une planche étroite, passer sur ou sous des chaises ou une table, faire une roulade sur un tapis, slalomer autour d’objets, lancer une balle dans un seau, marcher sur des pavés, sauter à cloche pied ou à pieds joints dans des cerceaux …
  • Jouer à sauti-sautons : tracer sur un trottoir ou une terrasse une succession de ronds à la craie. Tracer dans ou de chaque côté de chaque cercle deux flèches qui indiqueront dans quel sens placer ses pieds puis réaliser le parcours le plus vite possible !
  • Jouer à « vider la caisse » : un enfant essaie de vider sa caisse remplie de balles (une balle à la fois) mais les autres vont les chercher pour les remettre dans la caisse. On peut minuter la partie et regarder au bout de cinq minutes s’il y a plus de balles dans la caisse ou à l’extérieur.
  • Faire un « Jacques a dit » sportif ! Jacques a dit « sautez à pieds joints », Jacques a dit « cours très vite jusqu’à l’arbre », monte sur la chaise …
  • Fabriquer ensemble un jeu de l’oie où sur chaque case il y a un geste physique à faire (saute 10 fois à cloche pied, fais 10 talons/fesses, …). On peut également sur le même principe réaliser un dé. 
  • Profiter d’une promenade pour grimper à un arbre, marche sur un tronc, lancer des galets dans la rivière
  • Apprendre à faire de la corde à sauter, à jouer à l’élastique, à faire du hula hop 
  • Jouer au jeu du cheval : un enfant est debout, un cerceau autour de la taille. C’est le cheval. Un autre est debout derrière ; tenant le cerceau. C’est le cavalier. Ils devront ensemble faire un parcours (slalom par exemple) le plus vite possible, en arrivant à coopérer et à se coordonner. Ils peuvent également faire la course avec un autre groupe de cavalier/cheval
  • Faire des activités avec un ballon de baudruche. Faire rebondir le plus de fois possible un ballon de baudruche : seul, à plusieurs, avec les mains, avec une autre partie de son corps, avec un objet tel qu’une raquette … Deux enfants peuvent tenir ensemble un grand foulard et faire rebondir dessus un ballon de baudruche : le plus haut possible, le plus de fois possible, le faire rouler sur le foulard de l’un à l’autre …
  • Jouer au jeu du garçon de café : les enfants ont un plateau (ou une assiette) avec posé dessus un gobelet en plastique (rempli d’eau ou non), une balle ou tout autre objet. Ils font la course jusqu’à un plot qu’ils contournent pour revenir au point de départ. Si les enfants sont nombreux, on peut réaliser un relais. 
  • Réaliser un petit parcours à vélo adapté au niveau de l’enfant : faire un petit slalom délimité par quelques plots, rouler dans un chemin plus ou moins étroit matérialisé par des cordes ou barres, suivre un trajet en cercle ou en 8 dessiné à la craie, monter et descendre d’une plate-forme en roulant sur des petites planches, rouler dans l’herbe, sur des graviers, sur un chemin caillouteux … 
  • Jouer à sauter : le plus loin possible, le plus haut possible, faire un parcours en sautant par-dessus des objets disposés au sol, sauter dans des cerceaux à pieds joints, à cloche-pieds, jouer à saute moutons, à la marelle, sauter d’une chaise, d’un petit mur, réaliser un petit parcours sans poser le pied par terre, simplement en sautant d’un obstacle à un autre plus ou moins espacés, sauter sur un trampoline
Firmin en vélo qui apprend à se faire confiance, à persévérer malgré les difficultés, à améliorer son équilibre.

Vous pouvez retrouver les autres articles sur « apprendre à apprendre » ici !

On apprend bien si on a une bonne hygiène de vie

Je commence donc cette recherche sur « Apprendre à apprendre avec les Pédagogies Alternatives » par le début d’une première grande partie :

LES MEILLEURES CONDITIONS POUR APPRENDRE

Avant de chercher les mécanismes de l’apprentissage, des idées pour nous aider à apprendre, il faut comprendre que certaines conditions sont nécessaires, indispensables pour être dans de bonnes conditions pour apprendre. 

Du temps pour rêver, jouer, échanger

Chez tous les pédagogues, on retrouve une évidence : l’enfant n’est pas un sac à remplir, une tête à farcir de savoirs coûte que coûte. Freinet dénonce cette accumulation de connaissances au détriment de l’équilibre personnel et de l’harmonie sociale. L’enfant doit avant tout avoir du temps et de la liberté pour rêver et développer son imaginaire. Il est important que le développement purement cognitif ne soit pas privilégié au détriment de l’art, du sport, des activités manuelles … et tout cela dans le jeu, l’échange, le plaisir.  Dans les pédagogies Steiner ou Froebel par exemple, les enseignants sont des jardiniers (le « jardin d’enfants » crée par Froebel) qui accompagnent l’enfant afin que celui-ci se développe harmonieusement selon sa nature.

NOUS APPRENONS SI NOUS AVONS UNE BONNE HYGIENE DE VIE

  • Alimentation
Firmin fait un clafoutis avec les cerises du jardin.

La toute première des conditions est que nos besoins basiques, vitaux soient respectés. 

Une alimentation saine

Célestin Freinet et Charlotte Mason insistaient tout particulièrement sur le fait d’avoir une alimentation saine, équilibrée, variée. Cela paraît un point évident mais notre esprit ne peut fonctionner sans notre corps, les aliments sont notre carburant et l’on ne peut apprendre correctement si nous nous nourrissons mal. Nous devons autant que possible prévoir une régularité dans l’heure des repas, que ces moments soient conviviaux et détendus. Il est important que ces temps de partage ne soient pas parasités par des écrans, une télé allumée par exemple mais soient au contraire l’occasion d’échanger et de raconter sa journée. On peut proposer à l’enfant de petites quantités de tous les aliments, en insistant pour qu’il goûte au moins de chaque aliment mais sans le forcer à terminer son assiette.

L’alimentation : un apprentissage en soi

La question de l’alimentation est également d’un apprentissage en soi :  savoir d’où viennent les aliments, en produire soi-même dans un potager, apprendre à les transformer en cuisinant… D’ailleurs, dans les écoles Reggio, le cuisinier appartient à part entière à l’équipe pédagogique. Son rôle est tout autant de nourrir les enfants que de leur présenter son travail, de les faire participer à la confection d’un plat, de leur enseigner une alimentation saine. 

ACTIVITES : 

Noé écrase des grains de blé pour faire un peu de farine.
  • Planter du blé, en faire de la farine puis du pain
  • Réaliser un potager pour manger des légumes de saison
  • Cueillir des fruits pour confectionner des desserts : gâteaux, confitures, tartes, compotes …
Le plaisir de grimper à l’arbre pour manger des cerises directement cueillies sur la branche.
Apprendre à faire des confitures avec les cerises du jardin.
Faire des brochettes de fruits frais pour ensuite les tremper dans du chocolat fondu
  • Préparer des brochettes de fruits frais (que l’on pourra éventuellement tremper dans du chocolat fondu)
  • Dans son assiette, écrire son prénom avec ses haricots verts pour les manger ensuite lettre après lettre
  • Réaliser un visage en crudités : cheveux en feuilles de salade, yeux radis, nez en bâtonnet de carotte, bouche en tomates cerises … A déguster ensuite avec vinaigrette ou sauce au yaourt/herbes.
  • Goûter des aliments les yeux fermés pour essayer de les identifier
  • De la même façon, sentir différents aliments les yeux fermés pour essayer de les reconnaître.
  • Décrire un aliment avec tous ces sens. Je le regarde : je décris la couleur, la forme. Je le touche : est-ce lisse, rugueux, duveteux, chaud, froid … Je le sens : l’odeur est-elle agréable ou non, forte ou non, piquante, douce … Je peux même l’écouter : quand je le tapote, quand je le coupe, quand il cuit, quand je le croque … Et bien sûr, je peux le goûter ! 
Déguster pommes et poires des arbres du jardin
  • Apprendre à identifier les différents goûts : sucré, salé, acide, amer
  • Placer un aliment sur différentes parties de la langue et prendre le temps de décrire ses sensations.
  • Classer les légumes selon la partie du végétal que l’on mange : les feuilles (salade, épinards), la racine (radis, carotte), la tige (côtes de blette, céleri), le fruit (tomate, aubergine), le tubercule (pommes de terre), le bulbe (oignon, ail), les graines (petits pois, haricots), la fleur (chou-fleur, artichaut). Pour cela, on pourra découper et disposer les images ci-dessous à différents endroits de la table (ou dans différentes assiettes) et y poser les légumes que l’on a à sa disposition (ou des images découpées dans des pubs) dans la bonne catégorie. 
  • Prendre le temps d’observer par exemple un fruit ou un légume et essayer de le dessiner précisément
  • Se promener au marché, observer les fruits et les légumes, essayer de les identifier, prendre des photos, essayer de trouver le plus de fruits différents, chercher différentes variétés du même fruit…
  • Sommeil
un petit Baptiste endormi

Un sommeil de bonne qualité et un rythme régulier

La deuxième condition vitale est d’avoir un sommeil suffisant et de bonne qualité. La nuit est un moment essentiel de repos, un temps où le cerveau consolide les apprentissages en se rejouant ce qui a pu se passer dans la journée. Souvent les étudiants révisent tard avant un examen, ce qui est souvent un mauvais choix. Pour être en capacité de travailler efficacement, notre cerveau a besoin de s’être régénéré par un sommeil suffisant. Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil et le nombre d’heures de sommeil nécessaire varie d’une personne à l’autre mais doit être suffisante. Il a aussi été démontré qu’un rythme régulier était important, avec des heures de coucher et de lever semblables d’un jour à l’autre. 

Quelques conseils pour un bon sommeil :

  • Se coucher et se lever selon des horaires réguliers
  • Éviter écrans et stimulations diverses avant de dormir
  • Éviter également les aliments énergisants avant le coucher comme les sodas, thé, chocolat … 
  • Faire des activités calmes avant le coucher : un puzzle, dessiner, lire …
  • Jouer à s’étirer (les bras, les jambes, puis devenir tout mou), à bailler en écoutant une musique douce
  • Prendre un bain  
  • Avoir une chambre suffisamment sombre, calme, bien ventilée, avec une température modérée
  • Ritualiser le coucher avec une histoire ou une chanson, une petite phrase, une blague, un doudou ou une veilleuse, selon les besoins de l’enfant. Que ce soit un moment calme et câlin qui ne dure pas trop longtemps.
  • Mettre en place un timer pour que l’enfant sache le temps qu’il lui reste avant l’heure du coucher et lui laisser gérer ce moment en autonomie
  • Pour ce temps, laisser à disposition de l’enfant livres, petits jeux calmes (sans écran), coloriages … qu’il choisira librement.
  • Fermer les yeux et s’imaginer s’installer sur un nuage et voyager dans le ciel, rencontrer un oiseau, une étoile … 
  • Garder la maison calme et silencieuse après le coucher de l’enfant
Prendre un temps lecture, au calme, avant de dormir.

Pour voir l’ensemble des articles du projet « apprendre à apprendre avec les pédagogies alternatives », cliquez-là !

Apprendre, c’est naturel

Pourquoi apprendre peut-il parfois apparaître comme si compliqué ?

Apprendre, c’est la vie !

Pourtant, apprendre, c’est ce qu’il y a de plus naturel au monde, c’est un besoin naturel, apprendre, c’est la vie même. Et vivre, c’est apprendre. Dès la naissance, l’enfant apprend : il apprend à respirer, à se nourrir, à babiller, à parler, à se déplacer à quatre pattes puis à marcher, à entrer en contact avec l’autre … 

petit Firmin qui explore son environnement proche et apprend à garder son équilibre en marchant sur des galets.

Apprendre seul, par imprégnation, dans un environnement porteur

Maria Montessori crée à ce sujet le concept « d’esprit absorbant de l’enfant ». L’enfant n’a jamais eu besoin de leçons pour découvrir tout cela. Il apprend seul, par imprégnation, sans faire d’effort particulier. Rien ne peut l’empêcher d’absorber tout cela de manière inconsciente, et ce que les notions soient complexes ou non. C’est pourquoi l’environnement dans lequel évolue l’enfant est si important.

Noé qui observe un insecte trouvé mort puis va le dessiner.

Des connexions en constante évolution dans notre cerveau

Les neurosciences modernes rejoignent sa théorie en parlant de « plasticité cérébrale » pour expliquer que notre cerveau est capable d’ajuster ses connexions neuronales en fonction de notre environnement. Des milliards de connexions se font, se défont ou se renforcent, selon qu’elles seront beaucoup utilisées ou pas. Mais le cerveau a besoin d’une alternance entre exercices et repos.

Nous apprenons touts notre vie, chacun avec nos propres ressources

Ainsi, nous serons des apprenants toute notre vie, et ce besoin d’apprendre est très fort, physiologique, vital. Chaque individu, comme le proclament les enseignants de la pédagogie Reggio, est plein de richesses, avec une multitude de potentialités, naturellement doué. Chacun a ses propres ressources. Il est donc important de favoriser tous ces possibles en encourageant l’enfant à explorer de nombreux domaines sans séparer les apprentissages de la vie même ! 

On apprend en vivant : en construisant, en peignant, en photographiant, en jouant de la musique, en faisant des expériences seul ou avec les autres … LEs enfants peuvent explorer 100 langages différents comme est dit dans la pédagogie Reggio

Pour préparer notre « grand guide des pédagogies alternatives », j’avais lu beaucoup d’ouvrages de/sur tous ces pédagogues inspirants : Freinet, Montessori, Decroly, Loris Malaguzzi, Friedrich Froebel … et bien d’autres. J’avais pris bien sûr énormément de notes sur leurs idées, leurs pédagogies, leurs façons d’aborder l’apprentissage. 

Noé passionné depuis tout petit par la géographie fasciné par le globe Montessori

Toutes ces notes m’ont servi à présenter ces grands pédagogues dans le grand guide, puis dans les trois autres petits guides.

            Et puis, il m’est apparu évident que ces idées des uns ou des autres se regroupaient, des grandes lignes au sujet des apprentissages se dessinaient, ces pédagogues allaient dans le même sens, ou se complétaient, ou bien exploraient des aspects différents, parfois contradictoires les uns avec les autres mais tout ce foisonnement d’idées était d’une grande richesse. 

Alors j’ai repris mes notes, j’ai attrapé une feuille, j’ai écrit « apprendre » au centre et j’ai commencé à noter toutes ces idées sous forme d’arbre. La feuille bien sûr n’était pas assez grande, j’en ai scotché une autre, puis une autre … Une arborescence passionnante apparaissait, et même plus qu’une arborescence, une représentation neuronale. Parce qu’apprendre, c’est bien sûr une multitude de choses ! Et ce sont tous ces chemins que j’ai envie d’approfondir. Bien sûr, certaines notions pourront nous paraître évidentes, mais c’est important je trouve de les poser toutes, en lien les unes avec les autres. 

            Apprendre à apprendre avec ces grands pédagogues, en découvrant leurs idées mais aussi avec des pistes concrètes, pratiques d’activités.

Ca vous tente d’explorer tout ça avec moi ? 

Si vous voulez retrouver tous les articles sur ce projet, ce sera là : apprendre à apprendre avec les pédagogies alternatives