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Les cadavres exquis

L’autre jour, nous avons joué avec Lison, Baptiste et leur mamie aux cadavres exquis. Ah les cadavres exquis ! Ce jeu inventé par les surréalistes auquel j’aimais beaucoup jouer petite ! (petite note culturelle : vous savez sûrement d’où vient le nom de ce jeu ? De la première phrase ainsi obtenue en jouant : le cadavre exquis boira le vin nouveau ! )

Bon, mais c’est quoi un cadavre exquis ! C’est une phrase inventée à plusieurs sans savoir ce qu’a écrit l’autre précédemment, ce qui donne des phrases étranges parfois très poétiques !

Et comment qu’on y joue ? Il faut être au moins deux joueurs bien sûr, et nombre illimité ! Chacun prend une feuille de papier. On écrit en haut de la feuille un déterminant+nom. Puis on plie un peu la feuille de façon à cacher ce qu’on a écrit et on passe la feuille au voisin. On écrit dessous un adjectif. On plie on passe, puis un verbe, puis un autre déterminant + nom, puis un autre adjectif et nous on a rajouté un complément de phrase (genre complément de lieu, de temps, de manière, vous vous souvenez ?)

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Après une première partie, on s’est vite rendu compte qu’il fallait que l’on précise si le nom était féminin ou masculin, singulier ou pluriel …

Une façon rigolote de réviser (ou d’apprendre …) la grammaire : c’est quoi déjà un déterminant, un nom, un adjectif … L’adjectif placé avant ou après … il faut un verbe transitif (transitif ? C’est quoi cette bête …) … le complément de phrase … le féminin, le pluriel …

Maintenant j’aurais une réponse quand Lison râlera en disant que ça sert à rien la grammaire … Je pourrais lui dire que ça sert à jouer aux cadavres exquis !

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Voici quelques-unes de nos phrases :

Un verbe écarlate cuisine des étoiles heureuses dans la galaxie.

Le ramoneur bleu azur danse des marionnettes monstrueuses au Moyen Age.

Des cordes admirables chatouilleront ses tripes grandes dans la voix lactée.

Le Minotaure imprimé mange la pendule délicate dans une mare.

Un immeuble vieux rencontre une pluie énervante dans la cour de récréation.

Un éclat endormi écrabouille des guirlandes brillantes dans ma chambre.

La minette répugnante éternuait des chiennes brinquebalantes dans un lac profond.

Ce tyrannosaure énormissime mange les fourmis extraordinaires dans une caverne.

 

PAs mal non ? Ce que je trouve étonnant, c’est comment des mots allant très bien ensemble se retrouvent dans une même phrase donnant une certaine cohérence au tout ! : étoiles/galaxie ; tyrannosaure/énormissime/caverne ; éclat/guirlande/brillante et endormi/chambre … Le hasard fait parfois bien les choses comme on dit  !

Un autre jeu auquel Baptiste a joué avec sa mamie : Chacun écrit une question, puis plie pour la cacher et l’autre écrit une réponse, ce qui donne des choses aussi intéressantes !

Allez, tous à vos petits papiers ! Il y a plein d’autres petits jeux surréalistes avec les mots qu’il faudra qu’on teste aussi ! (et découvrir l’oulipo !)

(Ages au moment de l’activité : Lison, 11 ans et 7 mois ; Baptiste, 14 ans et 3 mois)

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Faire un dessin et inventer une histoire

Noé est allé chercher dans ses pots à trésor une petite boucle de ceinture puis l’a collée sur une feuille. ensuite il est allé chercher ses feutres, a dessiné un personnage et enfin a complété le dessin. J’aime bien son « Barbe verte » !

Le lendemain, je lui ai demandé comment s’appelait son personnage. Après plusieurs essais, il l’a nommé « Raklass » puis il a inventé l’histoire de Raklass que j’ai prise en dictée (je notais à mesure qu’il parlait).

    « C’est Raklass qui habite dans un immeuble mais sa porte est plus petite que lui ! Il ne peut que rentrer à quatre pattes. Et il y avait un immeuble juste à côté de chez lui qui s’est écroulé et il y avait des morceaux de l’immeuble qui étaient allés dans son jardin. Il y en avait beaucoup trop et il y passait des heures et des heures, il nettoyait même la nuit. Et un jour, il n’y avait plus de nuit, plus de jour, plus d’après-midi, plus de midi … Tous les gens avaient regardé le ciel : rien. Le ciel s’est cassé. Et tout à coup, l’immeuble se refait tout seul; la nuit, le jour, l’après-midi, tout était revenu ! Et tous les gens regardaient le ciel : « Whaou, c’est déjà la nuit ! » parce que pendant qu’il y avait rien, pendant que le ciel était vide, le matin, le jour et l’après-midi avaient passé. Fin de l’histoire. » 

J’ai trouvé intéressant de voir qu’il intégrait certaines caractéristiques de son dessin dans son histoire et qu’il ait remarqué que c’était illogique que la porte de sa maison soit plus petite que son bonhomme ! C’est aussi intéressant de voir qu’il a intégré dans son histoire un fait réel, à savoir l’immeuble écroulé puisqu’un immeuble près de chez sa mamie s’est effectivement écroulé e que ça l’a marqué. La notion de durée aussi puisque quand on est retourné chez sa mamie quelques jours après la catastrophe, la route était toujours coupée. Mais ensuite, la pensée magique de l’enfant : hop, tout redevient normal, comme par magie ! Les problèmes disparaissent comme ils sont venus !

C’est toujours intéressant de faire parler un enfant sur son dessin, s’il le souhaite ! Il observe plus attentivement ce qu’il a dessiné, fait marcher son imagination, crée une histoire, exprime des choses plus ou moins enfouies.

Et par la suite, on peut continuer et proposer à l’enfant d’en faire autre chose ! Une BD, une peinture tenant compte de tout ce qu’il a inventé en plus et qu’il n’y avait pas dans le dessin d’origine, un film (d’animation ou non)

(Age au moment de l’activité : Noé, 5 ans et demi)

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Inventer des histoires avec les story cubes

Aujourd’hui, je voulais vous présenter un petit jeu sympa pour inventer des histoires : Story cubes. (je vous avais déjà présenté dans le même genre : il était une fois …)

P1060091De quoi s’agit-il ? D’une petite boîte contenant 9 dés, sur chaque dé un petit dessin. Il existe des recharges avec des dés « action », des dés sur le thème de la magie, …

Comment on y joue ? Ben, pas vraiment de règles en fait ! Avec Noé, on a commencé par lancer 3 dés.

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Une tortue, une serrure, une abeille … On a décidé qu’il racontait le début avec le premier dé, moi le milieu avec le deuxième et qu’il finissait avec le dernier.

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Voici notre mini histoire : « La tortue se promena. Soudain elle vit une petite maison. Elle voulut rentrer dans la maison mais il y avait une grosse serrure sur la porte. L’abeille a vu la même maison que la tortue a vue. Elle a essayé de passer à l’intérieur de la serrure mais la tortue, elle était trop grosse ! Et les gens qui étaient dans la maison ont tué l’abeille !  »

Fin définitive de mon Noé !!!

Et puis Lison s’est approchée, intéressée : c’est quoi ? J’peux jouer ?

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Alors on a commencé avec trois dés, comme avec Noé, mais l’histoire était en plein suspense alors on a lancé un autre dé, continué l’histoire, puis un autre … jusqu’à avoir lancé les 9 dés !

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Voici notre histoire à trois voix :

« Il était une fois une ado qui téléphonait à son petit ami. Ils se donnèrent rendez-vous au cinéma. Ils entrèrent dans le cinéma mais il était hanté !!! Ils ont vu une ombre, mais il n’y avait personne qui faisait l’ombre. Et cette ombre les suivait ! Ils coururent à l’intérieur du cinéma, mais il n’y avait personne à part plein d’ombres qui bougeaient. Ils s’enfermèrent dans les toilettes et passèrent par la fenêtre. Ils prirent leur voiture et ils rentrèrent dans l’immeuble du garçon. Alors celui-ci avoua à son amoureuse qu’il pouvait communiquer avec les esprits. Il avait construit un pont magique permettant d’aller dans le monde des morts. Ils allèrent sur ce pont et ils virent un poisson qui parlait. Il vivait ici depuis des siècles et des siècles. Les deux jeunes étaient tristes parce qu’il était hyper vieux et qu’il allait bientôt mourir. Il leur dit : « s’il vous plaît, rendez-vous au pied d’un arc-en-ciel et vous y trouverez une herbe bleue qui me sauvera et sauvera aussi nos deux mondes. Ils allèrent au pied de l’arc-en-ciel mais comme c’était loin et très long, ils s’amusaient à jouer au foot avec un caillou. La pierre dit : « Mais vous m’énervez, vous me faites mal, là ! Depuis quand on donne des coups de pied aux gens pour s’amuser ! Pour vous faire pardonner, je vais vous donner une quête. Si vous ne la faites pas, je vous tuerai vous et votre monde. Vous devez aller chercher la plante de l’immortalité. Mais il n’y en a qu’une, elle est bleue et se trouve au pied d’une arc-en-ciel.  » Ils ont trouvé la plante et ils l’ont cueillie. Ils l’ont donnée au poisson pour le guérir. Ils « voyèrent »  alors un vampire qui venait du monde des morts. « Je viens de la part de la monstrueuse pierre, qui est la reine du monde des morts. Vous avez désobéi, je vais détruire votre monde. » Mais le poisson était guéri grâce aux deux jeunes. Ils avait retrouvé tous ses pouvoirs. « Bravo, vous avez sauvé le grand mage Abstouclac !  » Et le poisson se transforma en un gigantesque magicien. « Je suis bien plus puissant que la monstrueuse pierre. Grace à mon aimant magique, je vais aspirer tout le mal et l’enfermer dans une fiole que l’on enterrera au plus profond de la Terre ! »

On s’est bien amusé !!!

Différentes pistes pour jouer avec les story cubes :

– Varier le nombre de dés lancés pour varier la difficulté

– lancer tous les dés d’un coup et inventer une histoire (seul ou à plusieurs). On peut décider de choisir l’ordre des dés ou d’avoir un ordre imposé.

– lancer les dés un par un et inventer l’histoire à mesure

– le joueur peut inventer seul l’histoire à partir des dés où on peut inventer une histoire en collaboration, chacun à son tour un dé, comme nous avons fait

– Lancer les 9 dés : les trois premiers décriront la situation de départ, les trois suivants les péripéties et les trois derniers la fin

– A plusieurs, chacun lance deux dés et se fabrique un personnage avec un superpouvoir. Puis on relance les dés et on commence une histoire avec ces personnages

– Avant de lancer les dés, décider que l’on fera un conte de fées, une histoire qui fait peur, une enquête, ou une histoire mettant en scène des gens de notre entourage

– illustrer l’histoire inventée, en faire un petit livre  ou faire un petit film d’animation à partir d’elle

– On peut aussi lancer quelques dés, chacun fait un dessin inspiré par les dés puis raconte une histoire à partir de son dessin (Merci Cérina pour l’idée 😉 )

– lancer quelques dés et s’amuser à jouer à la voyante et à prédire l’avenir de l’autre

Et puis à vous de trouver encore d’autres variantes ! Tout est possible !

(Ages au moment de l’activité : Noé, 5 ans et 4 mois ; Lison, 11 ans et 3 mois)

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Le projet de Noé : écrire un livre

Un jour, à table, Noé inventait une petite histoire … Et puis il s’est exclamé : « je vais faire un livre pour Malon! » (Malon est sa mamie).

Je lui ai demandé s’il voulait essayer de l’écrire mais il a paru très modérément motivé … « Oh non, je te le dis et toi tu écris ! ».

Bon, ok ! Il m’a alors dicté son histoire puis je l’ai imprimée sur plusieurs feuilles que j’ai agrafées en un petit livret.

J’ai réussi à négocier qu’il écrive quand même le titre (oui, je sais, c’était son projet mais bon, tant qu’à faire ! » Il a donc écrit sur une feuille les différents mots du titre de son histoire. Cette fois-ci, on n’a pas complètement fait « l’écriture naturelle » à la Freinet… Il cherchait les sons, les écrivait et moi je lui disais les petites choses qu’il ne pouvait deviner … Quand il a fait le s de casserole, je lui ai dit qu’il y en avait 2, je lui ai dit que souvent à la fin des mots il y avait un e qu’on entendait pas, je lui ai donné le « en » d’aventure qu’il ne connaissait pas, et je lui ai dit de rajouter l’apostrophe … Mais globalement il a bien trouvé tous les mots !

Et puis un autre jour, il a écrit son titre « au propre ». Il fallait donc remettre son titre dans l’ordre puisque la fois d’avant il les avait écrit dans le désordre (c’est moi qui lui avait demandé : tu sais écrire casserole ? et l’aventure ? etc.)

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Il l’a donc écrit au crayon à papier puis a repassé consciencieusement au feutre.P1030955

Il a rajouté bien sûr le nom de l’auteur puis l’a illustré (en fait, l’illustration a été faite une fois tout le livre terminé).P1040886

Un autre jour, Noé a commencé l’illustration de la première page, toujours au feutre.  (le livre s’est fait sur un certain temps, Noé faisant une ou deux illustrations dans la journée)P1030956

Et voici donc notre petite casserole, son papa et sa maman se promenant dans la forêt.P1040889

Puis, pour la deuxième illustration, j’ai proposé une idée à Noé : je lui ai dit que ce serait peut être chouette de changer de technique pour chaque illustration ! On a donc réfléchi ensemble à différentes techniques que nous connaissions et il a choisi la peinture ! Maintenant, grâce à notre jeu de peindre, nous avons nos pots de peinture et nos pinceaux tout prêts, donc cela n’a pas posé de problème pour installer tout ça assez vite. Bon, nous n’avons bien sûr pas sorti les 18 pots de peinture du jeu de peindre, mais il a selectionné les couleurs dont il allait avoir besoin. Firmin s’est joint à la partie bien sûr et a peint lui aussi.P1030967

L’histoire de Noé prend une tournure un peu inquiétante …P1040892

Troisième illustration, crayons de couleurs ! Il ne savait pas dessiner le fusil alors on a cherché avec la tablette et il s’est inspiré du modèle. Pareil pour le renard, à qui il a fait des croix pour les yeux parce qu’il est mort. Il avait vu ça je ne sais où ! L’histoire est toujours assez sombre !P1040895

Page suivante : pastels à l’huile. Il prend modèle sur sa page précédente pour redessiner le chasseur. P1040037

La petite casserole n’a pas l’air bien contente de voir le chasseur ! J’ai été étonnée que son chemin (en orange) ait un effet de perspective ! Et au fond, sur le chemin, si vous regardez bien, il y a le deuxième chasseur ! P1040898

Illustration suivante : on est parti sur le papier découpé ! On a cherché dans les prospectus maison et casseroles …Il a aussi dessiné (tout seul) et découpé dans du papier coloré de quoi faire sa forêt.P1040843 P1040845

Il a commencé par la partie du bas : une maison d’un magazine, des casseroles collées dans la maison (puisqu’elles rentrent vite se cacher) puis il a dessiné derrière la forêt aux crayons de couleur. Il voulait faire aussi quand les casseroles se cachent derrière la maison : il a donc reproduit la maison du catalogue sur une feuille de papier et l’a découpée. Il a collé ses arbres en papier découpé pour faire la forêt et a collé la maison dessus. Puis il a dessiné une petite casserole au feutre sur une autre feuille et l’a collée derrière la maison : on en voit juste un bout qui dépasse !P1040901

Pour la page suivante, on a pensé à l’encre . P1040849

Là encore Firmin participe, tout content mais très concentré sur ses couleurs !P1040850

Et Noé attaque son chemin !P1040852

Sur son chemin de droite, il dessine les cailloux que va ramasser la petite casserole, un arbre de la forêt à gauche. Puis il essaye de dessiner la fougère, les feuilles mais pas facile d’être précis au pinceau et à l’encre ! Il repassera les contours ensuite au feutre noir. en bas, un gros champignon. Et tout en haut, le petit bonhomme que vous voyez est le chasseur qui part.P1040904

Pour la dernière illustration, on commençait à sécher au niveau des techniques utilisées, et puis comme il s’agissait de pierres, de feuilles, on a pensé à notre « maison de la nature » et aux installations qu’il avait faites avec ces éléments naturels. Et notre petit Firmin toujours présent pour faire la même activité que son frère ! P1040854

Et pour faire la maison, SpielgabenP1040869

Il a donc fait deux échelles car ils montent sur des échelles pour accrocher les feuilles et les cailloux, au milieu sur une petite table les personnages ont placé la fougère dans un vase … et les champignons ont été mangés m’a dit Noé ! P1040907

Pour la quatrième de couverture que Noé tenait absolument à illustrer, il a fait son dessin avec le Spielgaben.P1040879

Il voulait à nouveau dessiner la forêt. Noter le détail qui m’a bien fait rire : le code barre !

« – qu’est ce que tu fais en blanc ?

– Et ben le truc qu’il y a à la fin du livre ! » P1040910

Voilà, une chouette expérience et un beau projet qui l’a tenu pendant plusieurs jours, sans se décourager et sans abandonner (exploit pour mon Noé qui « fatigue » souvent vite et a la flegme d’aller au bout des choses !) . Mais là, il avait un objectif, c’était SON projet et le fait de varier les techniques, les langages a du maintenir aussi l’intérêt !

(Ages au moment de l’activité : Noé, 5 ans et 2 mois et Firmin, 2 ans et 2 mois) 

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Le jeu « il était une fois ! »

Il se trouve que je donne des cours (informels) de français à une jeune allemande qui donne une année de son temps pour être assistante à l’Arche auprès de personnes avec un handicap mental. Après un temps d’exercices plus classiques, je cherche des idées de jeu à faire avec elle où le langage est important. En cherchant donc un jeu pour Deborah, je me suis souvenue d’une boîte au fond de nos placards : il était une fois …

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C’était vraiment sympa d’y jouer avec elle, alors bien sûr, on a testé avec les enfants ! Noé est là en tant que spectateur car c’est un peu compliqué pour lui (il est marqué à partir de 10 ans, on doit pouvoir y jouer avant, mais bon).

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Mais c’est pas tout, je ne vous dis pas de quoi il s’agit ! C’est un jeu pour inventer des contes ! Le premier qui  a raconté son histoire en posant toutes ses cartes a gagné. Chaque joueur a dans ses mains 10 cartes objet, événement, lieu, personnage ou aspect (adjectif du genre riche, vieux, …). Il pioche également une carte « dénouement » (ou deux pour que ce soit plus facile). Le premier joueur commence à raconter son histoire en posant par exemple la carte forêt s’il nous dit que l’histoire se passe dans une forêt. Il a bien sûr en tête la fin (carte dénouement) à laquelle il doit arriver. Mais pas le droit de poser plus d’une carte par phrase, et le sujet de la carte doit avoir vraiment un rôle important dans le cours de l’histoire (ben ouais, sinon, trop facile : il va dans la forêt et il croise une sorcière, une reine et un cheval. Pouf 4 cartes. Non non non, ça ne marche pas !!!).

Mais comment les autres joueurs peuvent-ils intervenir alors ? Plusieurs possibilités :

  • L’autre joueur hésite trop longtemps, hop, on change de joueur.
  • Mon adversaire parle d’un vieux monsieur et justement j’ai une carte « âgé » ? Et bien je l’interromps, je pose ma carte et je continue l’histoire
  • J’ai dans mon  jeu une carte « interruption » (qui peut être « interruption personnage », « interruption lieu » ,…). Si j’ai une carte « interruption personnage » et que mon adversaire pose une carte personnage (un roi par exemple), pof : je pose ma carte interruption et je continue.

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Par contre, entre le moment où j’ai posé ma dernière carte et le moment où je pose ma carte dénouement, il ne doit y avoir qu’une ou deux phrases, sinon j’ai perdu !

Un jeu vraiment très agréable à jouer qui génère des histoires loufoques et qui stimule bien l’imagination ! Vraiment un bon moment ! Après, il ne faut pas forcément y jouer dans l’esprit de gagner à tout prix et de ne surtout pas laisser l’autre nous interrompre, mais plutôt dans le plaisir de créer ensemble un conte déjanté !

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Mon jeu est une ancienne version, il existe toujours mais dans une version plus récente. Je crois que le principe est exactement le même, avec des cartes un peu relookées certainement.

(Age au moment de l’activité : Lison, 10 ans et 10 mois, Baptiste, 13 ans et 5 mois)

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Tigre et libellule : on continue notre petit projet Reggio !

 

Pour ceux qui n’ont pas suivi notre petit « parcours créatif » à la Reggio, jetez un oeil à l’article machines et musique. En deux mots, Noé a dessiné spontanément des machines, nous avons alors observé une vieille machine à coudre qu’il a dessinée et qui « faisait de la musique » en fonctionnant. Il a associé ensuite les sons à : un tigre, une libellule, une guitare et des claves.

Nous sommes donc partis cette fois-ci sur une production plastique pour représenter ces animaux et ces instruments de musique !

J’ai accroché une feuille de papier kraft et je lui ai demandé ce qu’il voulait utiliser pour représenter son tigre. Il a choisi les pastels à l’huile. Il l’a d’abord dessiné au crayon à papier en s’inspirant d’une figurine qu’il a dans ses jeux puis il l’a colorié aux pastels. Bien lancé lorsqu’il dessinait et faisait les rayures, il était moins motivé pour finir de colorier son tigre en orange … C’est souvent un peu difficile pour lui d’aller au bout des choses qui demandent un peu d’effort ou qui l’intéressent moins … (si vous avez des trucs pour me le « secouer » un peu mon Noé ! 😉 ) mais il est arrivé au bout !

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Le lendemain, avant de commencer à représenter la guitare, Noé et Firmin ont passé un bon moment à observer, toucher, essayer la guitare de Baptiste pour mieux connaître l’instrument et arriver à le représenter. Ils ont beaucoup apprécié ce temps !

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Puis, Noé a choisi l’encre pour continuer avec les autres personnages et la motivation était revenue ! C’est plus rapide à « colorier » !!!

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Pendant ce temps, monsieur Firmin lui aussi peignait à l’encre !

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Il a ensuite dessiné au feutre au centre de la feuille sa machine à coudre. Ensuite,  Noé a voulu découper sa feuille.

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Et enfin, à fond maintenant, Noé m’a inventé une petite histoire avec tous ces personnages !

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Et voilà pour finir mes feuilles de documentation Reggio.

 

machine - tigre et libellule 1

machine - tigre et libellule 2

Nous avons donc continué à explorer ces 100 langages de l’enfant en passant cette fois-ci par les représentations graphiques, le « récit », la fantaisie, la musique !

Et pour finir pour aujourd’hui, cette histoire de machine à coudre, ça me fait penser à la citation de Lautréamont :

« Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à

coudre et d’un parapluie».

Ben c’est un peu ça, mais je préfère les libellules aux tables de dissection ! 😉

(Age au moment de l’activité :Noé, 4 ans et 11 mois et Firmin, 23 mois)

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